Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/03/2009

Elle pense toujours à moi !

J’avais l’impression gênante de ne pas être le bienvenu. Mon arrivée semblait avoir surpris tout le monde. Le rêve permet ces intrusions sauvages dans un lieu qu’on ne connaît pas, devant des étrangers, qui, quoique décontenancés et quelque peu agacés, semblaient m’accepter. Je ressenti l’atmosphère un peu lourde d’une hostilité qui se cachait derrière une ignorance feinte. J’eu un frisson. Je vis alors Jeanne, et compris qu’elle se donnait un mal de chien afin de rendre naturel ma présence. Aucune exubérance, aucune surprise, comme si j’étais là depuis déjà toujours. Du moins mon corps, car mon esprit découvrait ce lieu, ces gens. Seule Jeanne m’étais familière. Elle venait de sortir d’une pièce en s’adressant à un homme que j’identifiais aussitôt ; son père. Elle me jeta un œil, un souffle d’amour puis un léger sourire, une promesse de retour, avant de reprendre la conversation anodine avec son père. Les autres personnages, confusément ressentis avaient maintenant disparus. Lui m’avait vu, et tout ce que je venais de ressentir provenait de son attitude. Personnage saugrenu, il était une découverte pour moi. Nous ne nous sommes jamais rencontrés. Jeanne a perdu son père bien avant que nous fassions connaissance. D’après mes souvenirs, il était décédé de maladie. Jeanne m’en a très peu parlé. Une grande blessure, bien évidemment. Et je n’avais jamais posé de question à son propos. La douleur provoquée par la disparition de ma mère m’avait déjà appris qu’il vaut mieux laisser ce genre de porte fermé. Pourquoi, ce père apparaissait aujourd’hui ? En près de 30 ans de sommeils agités, il nétait jamais apparu…Le temps que je me pose ces question, et la scène changea.

J’étais maintenant devant une vieille palissade en bois. Jeanne était toujours là, près d’un bosquet de jeunes noisetiers, derrière la clôture sur laquelle je m’appuyais. Dans le même mouvement que précédemment, son père s’en retournait, longeant l’allée qui menait à la porte d’entrée d’une anodine maison campagnarde, une petite longère bretonne. N’étais-je pas devant la maison familiale de sa jeunesse ? Je levais les yeux à la recherche de la colline couverte de genets, ou Jeanne, enfant, jouait avec ses frères. C’est alors que je me suis réveillé.

J’eu, comme d’habitude, de longues minutes de veille, peuplées de souvenirs. J’en voulais à ce père qui s’était accaparé ce temps précieux au détriment de Jeanne. Et cette irritation m’accapara à tel point que je compris que je ne me rendormirais pas. Il était 5 heures. Aussi me suis-je levé et doucement quittais la chambre. Je descendis me préparer mon petit déjeuner. En le prenant, dans le froid du petit matin, je m’interrogeais à nouveau sur la présence de ce père, cet inconnu, dans mon rêve. Que venait-il donc y faire ? Comment un personnage totalement désuni de mes souvenirs avait pu s’immiscer ainsi dans mon monde ? Pire, en semblant tout faire pour m’en exclure !

Il me sembla alors évident que sa présence était le fait de Jeanne. C’est évidemment Elle qui l’avait ainsi fait paraître. Elle seule pouvait avoir le désir de le retrouver, ne serait-ce qu’au coeur d’un songe… Mais c’était mon rêve, pas le sien ! Une communion de songes, ne peut se produire ! Et si cela était ! Je compris alors tout l’espoir que portait d’une telle révélation. Je m’y accrochais, malgré le côté ésotérique qu m’a toujours répugné. Elle avait rêvé de son père et m’avait invité à le partager. Accoudé à la clôture, sans autre échange qu’un regard et un sourire, je n’étais là, qu’un simple spectateur. Convié ! il ne pouvait en être autrement.

Mais ce rêve, l’a-t-elle vraiment fait ? Ou ai-je rêvé d’un rêve qu’Elle ferait ? Non, la présence de son père me persuadait de la véracité d’un rêve partagé. Si j’avais été l’unique auteur de ce songe, j’aurai choisi d’autres personnes de son entourage. Sa mère, son frère, une de ses amies… peut-être même, Philippe, le compagnon qu’elle eût avant que nous nous fréquentions. Cette évidence me combla. Elle me persuadait d’une chose importante, merveilleuse et inespérée. Elle pense toujours à moi !

 

12:14 Écrit par arsobispo dans Mes rêves | Lien permanent | Commentaires (0)

Les commentaires sont fermés.