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22/03/1995

Vous ici ?

Je ne prends jamais le métro. Depuis plusieurs années, je ne circule qu’en moto. Ce qui me donne parfois des sueurs froides. Non pas d’ailleurs lorsque je suis sur la route, mais plutôt rétrospectivement, et en général dans mon sommeil. Alors pourquoi ai-je rêvé cette nuit que je la retrouvais au détour d’un couloir d’une station de métro que je suis bien incapable d’identifier.

Je sortais, visiblement, d’une rame. Une rangée de portillons bloquait une foule compacte. Les gens se croisaient en se bousculant. Elle est apparue devant moi. Je lui ai aussitôt saisi le bras. Rien n’aurait pu me détacher elle. Et dans le même mouvement, je l’ai entraînée vers le mur ; réduit de calme relatif. Sans lui laisser le soin de dire quoi que ce soit, je l’ai embrassé sur les deux joues. Mes yeux l’étreignaient. Elle ne sembla pas surprise. Peut-être prit-elle le soin de ne rien en laisser paraître ? Je la serrai toujours contre moi. Son bras emprisonné par ma main, s’abandonnait. Elle ne me repoussa pas. Son autre bras s’écarta et attrapa quelqu’un. Je tournais mon regard. C’était son mari. Aussitôt, je l’embrassais aussi, sur les deux joues. Pourtant n’était-il pas un inconnu ? Un réflexe sans doute. Comme si ces bises réduisaient à une simple formule d’usage et d’insignifiance celles que je venais de donner à son épouse. Ce qui n’était pas le cas…

Je me suis toujours posé la question de ma réaction à son éventuelle rencontre. De la sienne aussi. Un long silence peut-être. Une paralysie totale, de geste comme d’expression ? Un coup au cœur certainement. Quelque chose qui vous laisse knock-out. Je ne me serai jamais imaginé cette attitude là ; cette douceur et ce naturel artificiels derrière un affolement infini. L’homme avait les cheveux courts. Je me rendais compte qu’ils étaient décolorés. Une taille sévère le cachait. Elle, semblant guère troublée, me présentait, accentuant la stupidité de ma feinte reconnaissance. Je me suis alors réveillé.

Je lui en ai voulu de m’avoir volé les quelques instants de sa rencontre. Salaud !

18:52 Écrit par arsobispo dans Mes rêves | Lien permanent | Commentaires (0)

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