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21/07/2009

Le net, une thérapie ?

Depuis plus de 30 ans, je te parle dans le néant d’un secret personnel. Une constance inepte, désabusée mais inflexible. Cela frise la folie douce.

Je tourne aujourd’hui le dos à cette falaise sur l’abîme profond de la solitude pour un pays aux échos bruyants que je questionne. Je ne suis pas certain que cela soit une thérapie efficace.

16:53 Écrit par arsobispo dans Souvenirs... | Lien permanent | Commentaires (0)

18/12/2003

Amour passager ?

Un soir, elle me donna une enveloppe qu’elle me fit promettre d’ouvrir en son absence. C’était une enveloppe reconstituée avec du scotch et hermétiquement scellée. Sur l’endroit, ces quelques mots en son centre « Déclaration pour quelqu’1 qui s’appelle PATRICK. » puis plus bas, à la limite de la pliure et d’ailleurs en partie recouvert par le scotch de fermeture « Profite en j’écris jamais autant a quelqu’un ».

Cette dernière ligne me fait sourire par son ironie involontaire… 20 ans plus tard, je le lis encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore et encore….

Surtout une phrase tirée du corps même de la lettre, un rajout ultérieur d’ailleurs car écrite au dos sur un des côtés pliés, comme si cela avait noté après coup…

amoureuse.jpg

Les mots « pour l’instant » ont été barrés. Le commentaire peut donner matière à deux interprétations. La première, flatteuse, est le rejet violent par de fermes rayures d’un sens contraire à l’expression souhaitée, l’accentuation d’une volonté de marquer la force du mot qui suit en soulignant son intemporalité.

La seconde, sous doute plus proche de la réalité, fait place à moins de volontarisme. Je pense qu’elle est plus proche de la réalité. Jeanne avait en général du mal à exprimer la force de ses sentiments. Ies mots amoureux ont été rares dans sa bouche et tout autant sous sa plume. L’expression de la temporalité est le replis instinctif sur une trop grande franchise. Mais si elle permettait de limiter la portée du mot « amoureuse », elle pouvait être mal comprise. Je crois que c’est pour cette raison que Jeanne s’est sur l’instant ravisée et qu’elle apporta la correction. D’ailleurs la suite du texte, est bien plus bas, prouvant que la correction suit naturellement cette phrase merveilleuse.

Une autre raison me fait pencher pour cette interprétation, est que si elle avait voulu me cacher le sens même de sa rature était de le faire afin qu’il soit impossible de reconnaître le moindre mot, ou encore de réécrire la lettre. Quoiqu’en écrivant ces mots, j’y vois une absurdité. Jeanne malgré sa retenue sentimentale a toujours été spontanée et franche. Elle ne se serait jamais permis de cacher la vérité première du premier jet.

Mais tout cela est de l’intellectualisme de pacotille. Cette lettre me bouleverse toujours. Et le mot amoureuse me fait mal. Mal. Mal, encore et toujours, après tant d’années. Jeanne, je crie en moi ton nom de toutes mes forces. Encore aujourd’hui

 

J’ai toujours cette lettre, toujours pliée sous son enveloppe de fortune, et que vais-je en faire. Est-ce bien raisonnable de la conserver. A quoi cela sert-il ? Pourquoi ressasser cette lecture éprouvante ? C’est pourtant plus fort que moi, j’aime l’avoir à portée de main, dans un dossier noyé parmi d’autres dans un tiroir de mon bureau…

18:55 Écrit par arsobispo dans Souvenirs... | Lien permanent | Commentaires (0)

22/09/2003

Fais-je encore partie de sa vie ?

Il m’arrive de m’interroger « Fais-je encore partie de sa vie ? »

Question naturelle dès lors que Jeanne est un élément important de mon existence et que nous avons sans doute vécu notre rencontre, l’un et l’autre, tout aussi intensément. Alors, n’est ce pas une question naturelle ? Suis-je un personnage de quelques unes de ses pensées, de ses rêves, comme elle peuple les miens ? Que se rappelle-t-elle de notre histoire. Quelles couleurs, odeurs et saveurs la rattachent à notre récit ? Je me doute que nos souvenirs divergent.

J’aimerai tant les confronter…

22:45 Écrit par arsobispo dans Souvenirs... | Lien permanent | Commentaires (0)

13/05/1997

C’était un 13 mars 1981

Notre rencontre… non, ce n’est pas le terme qui convient. Liaison ?... Non, ce n’est pas non plus ça. Quel peut-être le terme qui conviendrait pour désigner ce que nous avons vécu ensemble et ce que je continue de vivre, seul sans doute, mais toujours aussi intensément. Je ne trouve pas le mot. Reprenons en changeant de style afin de ne pas le nommer…

Tout a commencé le 13 mars 1981. J’ai déjà parlé de ce jour, ou plutôt de cette soirée. Je n’ai pas parlé de la nuit qui a suivie. Des prémices d’un bonheur intense et d’une douleur extrême. Depuis, le bonheur s’est enfui, la douleur est toujours présente. D’autres l’ont dit. Avec peut-être plus de conviction. Certains avec grandeur, d’autres avec émotion. Ceux qui écoutent sans savoir ne peuvent imaginer la vérité de cette expérience. Pour ma part, peu importe que les poètes la transcendent pour en tirer des vers que la sensiblerie masque d’un vernis qui n’est à mes yeux que craquelures ternies et rugueuses. Je suis pitoyable lorsque ces souvenirs me rattrapent, lorsque une partie de ma vie s’enfuie en chimères. Alors, je m’ébroue, par l’épreuve de l’écrit, le seul atelier qui fusionne ce passé en acceptable présent.

14:28 Écrit par arsobispo dans Souvenirs... | Lien permanent | Commentaires (0)