15/08/2002
Une blessure dont je souffre toujours
Pourquoi ai-je gardé ce mot de Jeanne ?
Une simple feuille de listing portant encore une trace de bannière générée par un job MVS.
Et c’est mots !
Salut ! Patrick !
Ouais c’est ton badge. C’était pas une surprise pour garçon !! Eh ! rien !!
A tout à l’heure.
Jeanne
PS : tu manges avec moi ce midi à Levallois ?
Je semais déjà à l’époque mes affaires un peu partout. Cette propension est liée directement à mon refus d’entrave. Tout objet le devient dès lors qu’on doit le trimballer toujours avec soi. Le badge est de ce point de vue le pire d’entre eux, car il contraint la liberté d’agir et de circuler. Saloperie !
Sinon, je ne comprends pas trop le reste. Beaucoup de sous entendus, liés sans doute au contexte, à quelques instants passés ensemble auparavant. Et toujours cette impression d’un regret caché, de déception inavouée.
Ce souvenir que me rappelle le post-scriptum. Levallois… L’appartement de sa mère… De nos étreintes étouffées dans une chambre jouxtant la salle à manger. De la gentillesse de sa mère qui nous préparait un déjeuner, avec un plaisir visible. De ma honte aussi, sachant qu’elle savait parfaitement que j’étais marié et père de famille. J’avais alors l’impression d’abuser ; de sa fille, de son domicile, de sa gentillesse…Aujourd’hui, je repense à ces moments avec nostalgie. Ils furent les seuls à me donner l’impression d’une intégration familiale que je n’aurai jamais connue avec Jeanne.
Cela aussi est une blessure dont je souffre encore.
Dans la série des petits mots sur papier listing qu’elle m’adressait, il y en a un que j’adore…

Concis mais plein d’humour… Qui imaginerait une lettre d’amour ? Car, je n’en doute pas, il s’agit bien de cela.
Et je lis au centre du billet, derrière sa pudeur et sa réserve, ces mots

18:44 Écrit par arsobispo dans Correspondances | Lien permanent | Commentaires (0)