18/04/2001
Un nid impossible
J’étais au cœur d’un cauchemar et je m’en rendais compte. J’avais comme une seconde conscience qui me signifiait que ce n’était qu’un mauvais rêve et rien de plus.
La seule chose de tangible était que tout cela n’était pas réel et qu’il n’y avait aucun avantage à continuer de le subir.
Cette soudaine prise de conscience de l’origine purement imaginative de cette histoire me réveillait aussitôt, anéantissait le cauchemar mais aussi l’espoir d’aller au delà du rêve.
Quand mes songes s‘appliquaient à Jeanne, il en fut ainsi souvent malgré l’atmosphère romantique et non effroyable qui les berçaient.
Il m’arrivait souvent de rêver à elle lors de notre liaison, et encore aujourd’hui, il est rare qu’elle ne vienne pas me visiter.
Chaque nuit, peut-être.
Je me souviens très bien que ces songes concernaient souvent des retrouvailles.
Bien des lieux ont cachés notre passion. Pourtant dans mes rêves, nous n’avions qu’un seul endroit de retrouvailles. Protection improbable de notre isolement voulu, il empruntait un chemin en dépit du bon sens. L’atteindre était une vraie sinécure. Il s’agissait d’une minuscule chambre sous les toits, très basse d’un plafond brisé par une charpente complexe. Quelques marches la désignaient comme l’ultime pièce d’une sorte de campanile clos. Son accès se cachait par une mince ouverture murale au couloir d’une autre bâtisse tout en longueur et abandonnée. Pour rejoindre cette ruine, il nous fallait franchir un terrain vague et hostile.
Je n’ai aucun autre souvenir d’un tel lieu que celui de mes rêves.
10:39 Écrit par arsobispo dans Mes rêves | Lien permanent | Commentaires (0)